Mur à coffrage intégré (Prémur A2C) – Document Technique d’Application

1-Définition succincte

1.1 Description succincte

Procédé de mur à coffrage intégré constitué de deux parois minces préfabriquées en béton armé, maintenues espacées par des raidisseurs métalliques verticaux et servant de coffrage en œuvre à un béton prêt à l’emploi, pour réalisation de murs articulés ou encastrés.

Des aciers de liaison sont insérés en œuvre dans le béton coulé sur place ; les panneaux de coffrage peuvent être associés à des éléments structuraux complémentaires coulés sur place ou préfabriqués aux-quels ils peuvent être reliés par des aciers de continuité pour constituer des poutres-voiles, poutres ou poteaux.

Les panneaux sont destinés à la réalisation de murs intérieurs et de murs extérieurs complétés en œuvre soit par un système d’isolation thermique par l’extérieur soit par un doublage intérieur isolant.

Les menuiseries sont rapportées en œuvre. Les huisseries métalliques peuvent être incorporées.

Les éléments de mur préfabriqués ont les dimensions suivantes :

  • Epaisseur nominale du mur : de 17,10 cm à 50 cm
  • Epaisseurs nominales des parois de : 50mm à 75mm
  • Dimensions maximales : de 3,80 x 12,36 m, 3,00 x 12,08 m, 3,00 x 12,00 m ou 3,20 m x 12,50 m (selon les sites de production).

Revêtements

Extérieur

Parement de la paroi extérieure en béton brut ou complété par un revêtement mince type peinture ou parement du système d’isolation extérieure.

Intérieur

Finitions classiques sur béton lisse ou finitions classiques sur doublage isolant selon le cas.

1.2 Mise sur le marché

En application du règlement (UE) n°305/2011, le procédé de mur à coffrage intégré « Prémur A2C » fait l’objet d’une déclaration des performances (DdP) établie par A2C PREFA sur la base de la norme NF EN 14992 ou de la norme NF EN 15258.

Les produits conformes à cette DdP sont identifiés par le marquage CE.

1.3 Identification

L’identification des composants se fait comme indiqué par le tenant du système au paragraphe A.2 du Dossier Technique.

Ces produits sont assortis du marquage CE accompagné des informations prévues par les normes européennes NF EN 14992 et NF EN 15258.

2-AVIS

L’Avis porte uniquement sur le procédé tel qu’il est décrit dans le Dossier Technique joint, dans les conditions fixées aux Prescriptions Techniques (§2.3).

Ne sont pas visés au titre du présent Avis :

  • les accessoires de levage non incorporés au procédé « Prémur A2C » (élingues, chaînes, sangles, câbles, …).
  • les appareils de levage (grue mobile ou fixe, …).
  • les équipements de protection collective ou individuelle pour la sécurité des personnes (garde-corps, crochet, …).

2.1 Domaine d’emploi accepté

Murs d’ouvrages, de locaux d’habitation, bureaux, établissements recevant du public, locaux industriels pouvant comporter plusieurs niveaux de sous-sol, en situation immergée ou non. Les limites de hauteur résultent de l’application des règles de dimensionnement approuvées, définies ci-après.

Possibilité d’emploi en zone sismique 1 à 5 au sens de l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié, moyennant les dispositions constructives définies dans le Dossier Technique et complétées par les prescriptions techniques correspondantes ci-après (§2.3).

L’aptitude au levage du procédé est uniquement visée avec l’utilisation des boucles de levage décrites dans le DTeD. Les conditions d’utilisation des valeurs de CMU de ces boucles de levage sont précisées dans l’Annexe « CMU des boucles de levage » de la partie Avis.

Vis-à-vis de leur aptitude au levage, seuls les murs d’épaisseur totale comprise entre 18 cm et 40 cm et pour une épaisseur minimale de paroi de 55mm sont visés par l’Avis, dans les conditions décrites dans le DTeD.

Les murs d’épaisseur totale nominale inférieure à 17,1 cm et les murs d’épaisseur totale nominale supérieure à 50 cm ne sont pas visés dans le présent Avis. Les éléments avec des parois d’épaisseurs nominales inférieures 50 mm ne sont pas visés dans le présent Avis.

2.2 Appréciation sur le procédé

2.21 Aptitude au levage

Vis-à-vis de leur aptitude au levage, seuls les murs d’épaisseur totale comprise entre 18 cm et 40 cm et pour une épaisseur minimale de paroi de 55mm sont visés par l’Avis, dans les conditions décrites dans le DTeD.

2.22 Satisfaction aux lois et règlements en vigueur et autres qualités d’aptitude à l’emploi.

Stabilité

La stabilité des ouvrages à laquelle peuvent être associés, dans les limites résultant de l’application des Prescriptions Techniques ci-après, les murs réalisés selon ce procédé, peut être normalement assurée.

Les systèmes associés à ce procédé de mur, et en particulier les systèmes de plancher, doivent être vérifiés suivant les prescriptions des

textes de référence s’y rapportant (DTU ou Avis Technique suivant la traditionnalité ou non du système concerné).

Sécurité au feu.

Les durées des critères d’exigence coupe-feu ou stabilité au feu d’un mur réalisé selon le procédé « Prémur A2C » peuvent être justifiées par application de la norme NF EN 1992-1-2 avec son annexe nationale NF EN 1992-1-2/NA à l’ensemble du mur considéré comme homogène de ce point de vue.

Les actions dues à la température sont déterminées suivant la norme NF EN 1992-1-2 avec son annexe nationale française NF EN 1992-1- 2/NA. Les joints entre MCI dont la largeur reste inférieure ou égale à 20 mm sont négligés pour le calcul des températures. Les actions
mécaniques sont combinées en situation accidentelle, conformément à la norme NF EN 1990 avec son annexe nationale française NF EN 1990/NA.

Prévention des accidents lors de la mise en œuvre et de l’entretien.

Le système permet de l’assurer normalement.

Isolation thermique

Elle est assurée par le système d’isolation thermique rapporté, par l’intérieur ou l’extérieur. La vérification est à effectuer selon les « Règles Th-Bât » en vigueur, en se référant, le cas échéant, à l’Avis Technique visant ce système.

Isolation acoustique

A défaut de résultat expérimental, l’indice d’affaiblissement acoustique d’un mur peut être estimé à l’aide de l’annexe B de la norme NF EN 12354-1 appliqué à l’ensemble des peaux coffrantes et du béton coffré, considéré comme homogène de ce point de vue ; la présence de joints entre peaux coffrantes est considérée comme peu influente sur cet indice. L’estimation de la performance acoustique des bâtiments intégrant ce type de procédé pourra aussi s’appuyer sur la série de normes de la série NF EN 12354 (-1 à 6).

Étanchéité des murs extérieurs

Moyennant le choix de l’organisation appropriée, par application des critères définis dans le Dossier Technique, l’étanchéité des ouvrages et bâtiments du domaine d’emploi accepté peut être considérée comme normalement assurée.

Dans le cas où les joints sont inaccessibles, l’étanchéité des ouvrages avec pression hydrostatique repose sur celle du béton seul. Dans d’autres cas, l’étanchéité (ou l’imperméabilité dans le cas de murs soumis au seul ruissellement d’eau) dépend en partie, de l’organisation du dispositif d’étanchéité des joints.

Risques de condensation superficielle

Le système d’isolation thermique par l’extérieur, associé à ce procédé dans les façades à isolation par l’extérieur, permet d’éviter les ponts thermiques courants ; les risques de condensation superficielle sur ces murs sont donc très limités.

Les façades à isolation rapportée à l’intérieur comportent, à leur jonction avec un mur de refend et avec un plancher, les mêmes ponts thermiques que les systèmes de murs traditionnels de même configuration, qui risquent de favoriser l’apparition de condensations.

Confort d’été

Pour la détermination de la classe d’inertie thermique quotidienne des bâtiments, qui constitue un facteur important du confort d’été, les murs extérieurs de ce procédé appartiennent à la catégorie des parois lourdes à isolation rapportée à l’extérieur ou à l’intérieur. Leur inertie est déterminée au moyen des règles TH-I.

Finitions-Aspect

Les finitions prévues sont à l’extérieur soit celles d’un enduit sur isolant, soit les finitions classiques sur béton ; à l’intérieur on trouve, en correspondance, soit les finitions classiques sur béton soit les finitions du parement du doublage isolant. Leur comportement ne devrait pas poser de problème particulier si leurs conditions de mise en œuvre satisfont aux Prescriptions Techniques ci-après. Il ne peut être cependant totalement exclu que, malgré la présence nécessaire d’aciers de liaison, de fines fissures, sans autre inconvénient que leur aspect, se manifestent au droit de certains joints entre panneaux de coffrage non revêtus. En cas d’absence d’aciers de liaison dans les jonctions intérieures, une fissuration du mur au droit des joints est probable.

Données environnementales

Le procédé de MCI « Prémur A2C » ne dispose d’aucune Déclaration Environnementale (DE) et ne peut donc revendiquer aucune performance environnementale particulière. Il est rappelé que les DE n’entrent pas dans le champ d’examen d’aptitude à l’emploi du procé-
dé.

Aspects sanitaires

Le présent avis est formulé au regard de l’engagement écrit du titulaire de respecter la réglementation, et notamment l’ensemble des obligations réglementaires relatives aux produits pouvant contenir des substances dangereuses, pour leur fabrication, leur intégration dans les ouvrages du domaine d’emploi accepté et l’exploitation de ceux-ci.

Le contrôle des informations et déclarations délivrées en application des réglementations en vigueur n’entre pas dans le champ du présent avis. Le titulaire du présent avis conserve l’entière responsabilité de ces informations et déclarations.

2.23 Durabilité-Entretien

Moyennant les précautions de fabrication et de mise en œuvre, et les limitations précisées dans les Prescriptions Techniques, les murs de ce procédé ne devraient pas poser de problème particulier de durabilité. Il est entendu que, pour les ouvrages d’isolation associés, il y a lieu de

se référer, cas par cas, soit à l’Avis Technique spécifique dont ils relèvent lorsqu’ils ne sont pas traditionnels, soit au DTU les concernant lorsqu’ils sont traditionnels. Dans le cas de garniture de mastic disposée dans les joints extérieurs des façades à isolation intérieure, sa réfection est à prévoir périodiquement.

2.24 Fabrication et contrôle

Cet Avis ne vaut que pour les fabrications pour lesquelles les autocontrôles et les modes de vérifications, décrits dans le dossier technique établi par le demandeur sont effectifs.

Réalisée en usine fermée spécialement équipée, la fabrication des panneaux de coffrage, qui fait appel pour l’essentiel aux techniques de la préfabrication lourde bénéficie de la précision que permet ce mode classique de fabrication.

Le retournement de la moitié de panneau coulée en première phase constitue l’opération la plus délicate du point de vue de la précision d’assemblage des deux peaux ; la précision requise est obtenue moyennant le contrôle régulier et l’ajustement, si nécessaire, des paramètres du système de retournement.

2.25 Mise en œuvre

Effectuée par des entreprises en liaison dès la phase de conception avec le fabricant titulaire de l’Avis, qui leur livre les panneaux de coffrage accompagnés du plan de pose complet, elle présente d’importantes différences par rapport aux méthodes traditionnelles définies dans le DTU n° 23.1, entre autres :

  • présence de raidisseurs segmentant le volume à bétonner ;
  • épaisseur du béton de remplissage pouvant être inférieure à 12 cm ;
  • absence de vibration du béton ;
  • limitation à l’épaisseur du seul voile coulé en œuvre des sections de continuité en rives des panneaux ;
  • relative difficulté de mise en place d’aciers de continuité horizontaux dans les jonctions verticales.
  • impossibilité d’observer la qualité du bétonnage en partie courante.

Ces caractéristiques engendrent des limitations précisées dans les Prescriptions Techniques ; elles nécessitent en outre de l’entreprise de mise en œuvre des précautions particulières et un entraînement des équipes de montage. Le titulaire de l’Avis fournira aux entreprises un
Cahier des charges de montage et mettra à leur disposition, sur leur demande, des possibilités de formation du personnel. Il leur diffusera le contenu du présent Avis Technique et notamment le domaine d’emploi accepté et les prescriptions techniques dont il est assorti.

2.3 Prescriptions Techniques

Les éléments constituant ce procédé doivent être fabriqués, calculés, mis en œuvre et utilisés conformément au Cahier des Prescriptions Techniques aux procédés de murs à coffrage intégrés (Cahier du CSTB 3690_V2) et aux prescriptions techniques complémentaires suivantes.

2.31 Conditions de conception

  • Les justifications de calcul de stabilité et de résistance des murs doivent prendre en compte la présence des joints entre panneaux de coffrage et donc n’être arrêtées qu’après calepinage de l’ouvrage.
  • Sauf à rétablir par armatures rapportées la continuité des armatures de flexion, les jonctions horizontales des panneaux sont à considérer comme articulées. Les armatures de flexion de ces murs doivent être incorporées dans la paroi coffrante tendue. Des poteaux verticaux, disposés à un espacement compatible avec un effet de plaque, peuvent utilement être utilisés en renfort, le cas échéant.
  • Sauf justification explicite de la stabilité des panneaux, les joints horizontaux entre panneaux doivent se situer au droit des planchers, et en aucun cas entre deux planchers.
  • On doit disposer un cordon d’étanchéité à l’extrémité des parois coffrantes, en l’absence d’autre dispositif d’étanchéité spécifique rapporté s’opposant au cheminement éventuel d’infiltrations corrosives pour les aciers traversant le plan de contact entre paroi coffrante et béton coffré.
  • Le choix du système de levage incorporé aux murs à coffrage intégré doit être fait en fonction des épaisseurs des peaux et du noyau, du poids des éléments et des méthodes de pose utilisées sur chantier.
  • Dans les noyaux de faible dimension, le respect des rayons de courbure et des enrobages ne permet pas de réaliser les liaisons verticales couturées avec des chainages telles que représentées dans les figures du dossier technique.
  • Le BET Structure détermine les efforts, les épaisseurs de mur et les sections d’armature. Le calepinage est effectué par le titulaire. Le BET du titulaire ou le BET désigné par le titulaire et soumis à son contrôle réalise le dimensionnement des points spécifiques (liaisons entre murs, monolithisme,…) conformément aux prescriptions du CPT 3690-V2.

2.32 Contrôle et certification

Les contrôles doivent permettre de garantir les caractéristiques certifiées suivantes :

  • a résistance caractéristique à la compression à 28 jours du béton des parois préfabriquées, fc,p
  • l’épaisseur des parois, b1 et b2
  • les enrobages des armatures et des raidisseurs, en considérant une tolérance sur l’enrobage des armatures et des raidisseurs définie par le fabricant de +2mm/-2mm.
  • conditions de mise en œuvre à la fabrication (enrobage intérieur effectif de l’insert, longueur d’ancrage de l’insert, ferraillage spécifique de renfort autour des inserts, nb d’inserts) ;
  • identification visuelle des inserts de levage.

2.33 Conditions de mise en œuvre

Les documents à fournir par le titulaire et/ou le BET Structure sont :

  • Les plans de coffrage et de ferraillage
  • les plans de calepinage et de préconisation de pose ;
  • la notice de pose.

Les plans de pose et la notice de pose doivent comprendre à minima :

  • l’angle limite de levage ;
  • le nombre de points de levage ;
  • l’utilisation d’un système équilibrant si les MCI sont pourvus de plus de 2 inserts de levage ;
  • les charges des équipements de sécurité prévues pour le domaine d’utilisation considéré (type de MCI, poids limite d’utilisation) ;
  • les inserts de levage devront être clairement identifiables lors de contrôles visuels (peinture, etc…).

Ces données devront respecter les valeurs de CMU données dans le tableau en annexe du présent Avis.



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1 Commentaire

Payiep Fabrice juillet 5, 2020 - 17h34
J'aimerais aussi savoir Les cours de deuxième année génie civil
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