L’installateur sanitaire Les tuyaux en plomb

AVANT-PROPOS

L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de groupes de travail : les «Sections FFC».

La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ouvrage de référence pour la formation.

C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire, les adultes en formation, les formateurs et, en fi n de compte… les professionnels eux-mêmes.

Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une quarantaine de pages chacune.

Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plu sieurs brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de l’ouvrage au verso de la page de couverture.

Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes convain cus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.

Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de longue haleine ainsi que les fi rmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains textes.

I.1. PROPRIÉTÉS

I.1.1. ORIGINE

Bien que notre métier soit, en quelque sorte, placé sous le signe du plomb, qui lui a donné son nom, ce métal ne joue pratiquement plus aucun rôle dans le domaine de la pose des tuyaux.

Les minerais de plomb (en réalité un matériau radioactif désintégré) étaient déjà extraits et traités dans l’Antiquité. Leur irradiation procure au matériau 2 propriétés particulières :

  • le plomb est insensible au rayonnement et n’accumule pas de rayonnement. C’est pour cette raison que les murs des locaux hospitaliers où l’on utilise du matériel radioactif sont recouverts de plomb.
  • les molécules sont interchangeables, ce qui permet de repousser le plomb. Cette propriété rend également le plomb malléable à faible température et lui confère ainsi des caractéristiques de mise en oeuvre que d’autres métaux n’obtiennent qu’après échauffement.

A l’heure actuelle, le plomb est encore utilisé dans des environnements radioactifs, comme plaques des batteries automobiles et sur les toitures, où la déformabilité du matériau permet de réaliser des détails complexes de manière soignée et durable. La durée de vie des garde-gravier en plomb est légendaire. En 1998, on a enregistré dans notre pays une consommation de 1 kg de plomb par habitant.

I.1.2. DÉFORMABILITÉ

Le plomb est le plus tendre de tous les métaux ordinaires et est, à l’état pur (non allié), très déformable. Il peut être travaillé à température ambiante normale, sans échauffement, car il ne durcit pas facilement.

Le plomb en feuilles peut dès lors être travaillé aisément à l’aide d’outils manuels sans risque de rupture.

L’avantage de cette propriété réside dans le fait que le savoir-faire nécessaire au travail du plomb en feuilles ou à sa fi xation comme revêtement de façade est très avancé. L’homme a, pendant des siècles, développé son expérience en ce domaine. Le repoussage peut faire acquérir au plomb en feuilles les formes les plus complexes.

Les bavettes peuvent être aisément travaillées sur le terrain, même lorsque la surface est très irrégulière, comme c’est parfois le cas des toits de tuiles.

I.1.3. DILATATION, RETRAIT

Le plomb est généralement appliqué sur les surfaces installées en plein air. Il est dès lors fort sujet aux variations de température.

Le coeffi cient de dilatation linéaire équivaut à 29,7 x 0,0297 mm/m/K. Il n’est pas rare qu’en été, on enregistre des différences de température de 60 °C aux endroits exposés au soleil. Une feuille de plomb de 5 mètres de long peut donc se dilater de 5 x 60 x 0,0297 = env. 9 mm. Si la dilatation et le retrait qui en résulte lors du refroidissement du plomb ne peuvent se produire librement, le plomb risque de se déformer et de se déchirer. Il est dès lors nécessaire de limiter la longueur des bandes de plomb à 1 m de préférence, 2 m au maximum. Le sens de laminage ne joue ici aucun rôle.

Dans le cas du plomb utilisé en plein air, une première condition consiste dès lors à limiter les dimensions de chaque pièce de manière à ce que la dilatation thermique de chaque élément de construction ne devienne pas excessive. Inversement, il faut également veiller à ne pas entraver cette même dilatation.

Il ressort de la longue expérience acquise au fi l du temps que l’effet de la dilatation thermique et du retrait du plomb doit être déjà pris en compte au stade de la conception. Il est ainsi possible d’exploiter au maximum les autres propriétés remarquables du plomb, ce qui permet d’obtenir une très longue durée de vie des travaux d’extérieur.

Il convient de constater qu’aujourd’hui, on utilise davantage de petites pièces que par le passé. C’est un fait dont il faut aussi sérieusement tenir compte, en particulier lors des travaux de rénovation.

Une longue expérience nous a montré qu’une épaisseur inadéquate peut entraîner des défectuosités suite à la fatigue du matériau. Le principe suivant, communément accepté, a dès lors été érigé :

PLUS LE PLOMB EST FIN, PLUS LA BANDE DOIT ÊTRE PETITE.

Ce critère est entièrement rempli si l’on utilise une feuille de plomb suffi samment épaisse et de dimensions adéquates.

En règle générale, on recommande d’utiliser du plomb en feuilles d’au moins 20 kg/m2 ou 1,8 mm d’épaisseur.

Pour les bandes plus petites, par exemple sous les rebords des fenêtres, du plomb plus mince peut suffire.

La longueur des différentes bandes doit, dans tous les cas, rester limitée à maximum 1,5 m pour des épaisseurs de plomb jusque 1,8 mm et à 1 m pour des épaisseurs moindres.

Le choix adéquat en matière d’épaisseur est très important et détermine en partie la qualité du travail;

Au sommaire

MODULE III: TUYAUX
CHAPITRE I: LES TUYAUX EN PLOMB
I.1. PROPRIÉTÉS
I.1.1. Origine
I.1.2. Déformabilité
I.1.3. Dilatation, retrait
I.1.4. Fatigue du matériau, résistance au fl uage
I.1.5. Corrosion
I.1.5.1. Introduction
I.1.5.2. Corrosion en présence d’autres métaux
I.1.6. Données générales
I.1.7. Formes commerciales
I.2. BRASAGE
I.2.1. Brasage fort
I.2.2. Brasage tendre
I.2.2.1. Couches de brasage
I.2.2.2. Étain à braser
I.2.2.3. Flux
I.2.2.4. Outils de brasage
I.2.2.5. Étapes du brasage
I.3. SOUDAGE 15
I.3.1. Principes
I.3.2. Surfaces propres
I.3.3. Bonne pénétration
I.3.4. Renforcement de soudure
I.3.5. Soudures d’entrée et de sortie
I.4. TUYAUX EN PLOMB
I.4.1. Conduites d’eau
I.4.2. Conduites d’évacuation
I.4.2.1. Plomb en amont de PVC ou de cuivre
I.4.2.2. Plomb en aval de PVC ou de cuivre



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