L’évacuation des eaux usées

L’évacuation des eaux usées est un sujet important pour tout bâtiment. Cet article décrit les différentes définitions liées à l’évacuation des eaux usées, telles que les eaux vannes et ménagères, le tout-à-l’égout, la chute, le regard et le siphon. Ainsi, vous pourrez mieux comprendre les systèmes d’évacuation des eaux usées.

Définitions

Les eaux vannes (EV) : eaux provenant des cuvettes de WC. 

Les eaux ménagères (EM) : eaux provenant de la cuisine (évier, lave-vaisselle) et de la salle de bains (lavabo, baignoire, douche, lave-linge). 

Les eaux usées (EU) : ensemble des eaux vannes et des eaux ménagères (eau domestique)

Le réseau unitaire ou système unitaire : ensemble des canalisations enterrées qui collectent simultanément les eaux pluviales et les eaux usées. 

Le réseau séparatif ou système séparatif : installation comprenant deux dispositifs séparés de collecte : l’un est réservé aux eaux pluviales et l’autre aux eaux usées. 

Extrait du document

■ L’égout : canalisation enterrée destinée à recueillir les eaux usées et/ou pluviales et à les acheminer jusqu’au lieu de traitement ou de rejet. 

Le tout-à-l’égout : réseau enterré de collecte des eaux usées. 

Le collecteur : désigne plus précisément la canalisation dans laquelle débouchent plusieurs évacuations d’eaux usées. Dans le langage courant, ce mot est souvent employé comme synonyme du mot égout. 

L’évacuation : terme général désignant tout système qui permet de collecter les eaux usées, les eaux pluviales d’un bâtiment et de les acheminer en direction d’un égout ou d’un dispositif d’assainissement individuel. L’évacuation des eaux usées est assurée le plus souvent par des tubes en PVC assemblés par des raccords (coudes, culottes, tés…). Les figures 15.1 et 15.2 montrent quelques raccords parmi les plus courants ainsi que des accessoires comme les bouchons de dégorgement et les colliers. 

La chute appelée également tuyau de chute : canalisation verticale ou fortement inclinée conduisant les eaux usées d’un bâtiment jusqu’aux réseaux enterrés. 

Le regard : boîte enterrée de forme parallélépipédique ou cylindrique, en béton ou en matière plastique, fermée par un couvercle appelé tampon. De façon générale, les regards sont disposés aux points de rencontre des canalisations enterrées ou à leurs changements de direction. Des éléments complémentaires appelés rehausses ou hausses permettent d’augmenter la hauteur totale du regard. 

On distingue deux principaux types de regards utilisés pour les évacuations d’eaux usées :

  • Le regard de visite qui permet d’assurer l’entretien et le curage (nettoyage) des canalisations.
  • Le regard siphoïde qui, placé avant le branchement à l’égout, empêche la remontée éventuelle des mauvaises odeurs dans l’habitation. 

Le siphon : dispositif intégré à certains appareils sanitaires (cuvette de W-C par exemple) ou installé sur les conduites d’évacuations des eaux usées, destiné à empêcher la remontée des mauvaises odeurs et également, le plus souvent, à retenir les objets et particules susceptibles d’obturer les canalisations. Constitué d’un coude ou de cloisons décalées, le siphon retient une certaine quantité d’eau (dont la hauteur est appelée garde d’eau) qui fait obstacle à la transmission des odeurs. 

Il existe plusieurs modèles de siphons. Leurs formes varient suivant les appareils sur lesquels ils sont installés . 

La bonde : pièce métallique ou en PVC destinée à équiper un appareil sanitaire (lavabo, évier, baignoire…) et servant d’orifice pour l’écoulement de l’eau. Lorsqu’elle est munie d’un siphon, elle est appelée bonde siphoïde. 

La ventilation de chute ou ventilation primaire : désigne la partie du tuyau de chute qui débouche en toiture, à l’extérieur du bâtiment. Cette prise d’air protégée par un chapeau permet d’éviter le désiphonnage des appareils (aspiration de l’eau contenue dans les siphons) lors de leur vidange. 

Le traitement des eaux usées 

L’assainissement : désigne l’ensemble des dispositifs de collecte, de traitement et d’évacuation des eaux usées. On distingue : 

  • L’assainissement collectif constitué d’un réseau d’égouts qui collectent les eaux usées (en provenance de plusieurs habitations) et de stations d’épuration qui les traitent. Ce type d’assainissement n’est pas abordé dans le cadre de cet ouvrage. 
  • L’assainissement autonome individuel dans lequel le traitement et le rejet des eaux usées est assuré par des installations individuelles situées sur la parcelle de l’habitation. 

Cet ensemble ordonné des équipements nécessaires au traitement, appelé aussi filière d’assainissement comprend généralement : 

  • Des canalisations ou conduites qui recueillent les eaux usées en provenance des équipements ménagers et sanitaires (évier, lavabo, baignoire…). 
  • Une fosse septique toutes eaux qui assure le prétraitement des eaux. 
  • Un dispositif d’épandage qui finalise le traitement des eaux et assure l’évacuation. 

La fosse septique toutes eaux: cuve enterrée en béton, polyester ou polyéthylène qui reçoit les eaux usées de l’habitation (eaux ménagères et eaux vannes). Les matières, sous l’action des bactéries qu’elles contiennent, subissent un processus de fermentation qui tend, à les liquéfier. Les particules les plus lourdes se déposent au fond. Ce sont les boues. Les autres, prétraitées mais polluées s’évacuent en direction du dispositif suivant. La fosse septique doit obligatoirement être équipée d’une ventilation en tube PVC chargée d’évacuer les gaz produits par les fermentations. 

L’effluent : désigne le liquide qui sort d’une fosse septique toutes eaux. 

Le préfiltre : petite cuve en béton ou en polyéthylène située après la fosse septique. Son rôle est de retenir les matières solides qui, s’échappant de la fosse, pourraient colmater les dispositifs d’épandage. Le préfiltre dont l’emploi est facultatif, est très souvent intégré à la fosse septique toutes eaux. 

La mini-station de relevage ou poste de relevage  : cuve préfabriquée en béton ou en polyéthylène intégrant une pompe immergée dite de relèvement, chargée de conduire les effluents à un niveau supérieur à leur niveau d’arrivée dans la mini-station. 

Le bac à graisses appelé également bac dégraisseur, séparateur à graisses ou bac séparateur : cuve située à proximité de l’habitation et en amont de la fosse septique. Elle reçoit exclusivement les eaux ménagères qui, par flottation, se séparent des graisses et des huiles qu’elles contiennent. La présence de ce bac se justifie si le volume de graisses rejetées est important (risque de colmatage des canalisations). 

L’épuration : opérations de traitement des eaux usées avant leur dispersion, sans risque de pollution, dans le sol ou vers un cours d’eau. 

La micro-station d’épuration appelée également dispositif d’épuration biologique à boues activées  : cuve enterrée, généralement en polyéthylène dont le fonctionnement s’apparente à celui d’une station d’épuration urbaine. Ce dispositif comprend deux compartiments distincts : 

  • Un bassin d’aération ou cellule d’activation dans laquelle les eaux usées sont brassées et aérées au moyen d’une turbine immergée. L’agitation intermittente des matières favorise leur traitement bactérien.
  • Un clarificateur ou cellule de clarification où les eaux prétraitées en provenance du compartiment précédent se décantent. Les boues se déposent au fond et le reste s’évacue en direction du dispositif suivant. 

L’épandage souterrain à faible profondeur : dispositif d’épuration et de dispersion des effluents dans le sol naturel. Quel que soit le type d’épandage les éléments qui le constituent sont : 

  • Le regard de répartition ou de distribution qui assure une égale répartition de l’effluent dans les drains. Les regards de visite ou de contrôle permettent d’observer le bon fonctionnement de l’installation et d’intervenir en cas de colmatage des drains . 
  • Les tranchées d’infiltration appelées également tranchées filtrantes : les drains sont posés sur une couche de graviers de 30 cm environ puis recouverts du même gravier.
  • La terre végétale qui ferme la fouille est séparée du gravier par un film géotextile qui est une membrane spéciale perméable à l’air et à l’eau et dont le rôle principal est d’empêcher les fines particules de terre de pénétrer dans le gravier (risque de colmatage des perforations des drains). 
  • Le lit d’épandage  dont la fouille en pleine masse remplace les tranchées d’infiltration lorsque celles-ci ne peuvent être réalisées parce que le sol manque de cohésion (sol sableux par exemple). 

L’épandage souterrain est réservé au sol naturel perméable. Si celui-ci est imperméable ou gorgé d’eau par la présence d’une nappe phréatique proche de la surface, voire trop perméable, on fait appel à d’autres techniques d’épandage à lit filtrant détaillées ci-après. 

Le lit filtrant non drainé appelé également filtre à sable vertical non drainé : dispositif assurant l’épuration et l’évacuation des effluents, utilisé lorsque le sol naturel est trop perméable. L’épuration n’est pas assurée par le sol naturel mais par une épaisse couche de sable mise en place dans une fouille en pleine masse. Comme pour l’épandage souterrain, un réseau de drains conduit les effluents. Des regards de visite et de distribution sont installés aux extrémités du dispositif

Le lit filtrant drainé appelé également filtre à sable vertical drainé : dispositif assurant l’épuration des effluents mais pas leur dispersion . Il est mis en œuvre lorsque le sol est inapte à recueillir les eaux traitées (sol imperméable par exemple). Il comprend deux réseaux de drains disposés horizontalement, l’un au-dessus de l’autre. Les eaux prétraitées en provenance de la fosse septique, s’écoulent des drains supérieurs, traversent une épaisse couche de sable où elles s’épurent presque en totalité puis, récupérées par les drains inférieurs, elles quittent le dispositif. Le rejet s’effectue ensuite soit dans le milieu hydraulique naturel (cours d’eau) soit dans un puits d’infiltration. 

Le puits d’infiltration ou puits filtrant : dispositif de dispersion des eaux préalablement épurées, utilisé lorsque le terrain superficiel est imperméable et qu’il existe, en profondeur, une couche perméable. Le puits est constitué de plusieurs éléments de canalisations en béton moulé, appelés buses, assemblés verticalement. Dans la partie inférieure du puits, les buses sont perforées. Les eaux en provenance d’un lit filtrant drainé traversent successivement le sable, les graviers et les cailloux avant de se disperser dans le sol. 



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6 Commentaires

Mohamed salah mai 7, 2019 - 2h58
Merci
Patrick djomo décembre 17, 2020 - 15h14
Super
fabien février 6, 2023 - 10h02
très riche
OUEDRAOGO Alexandre mai 5, 2023 - 22h33
Propre mais comment puis télécharge vos cours
elion juin 26, 2024 - 12h57
j'apprends encore plus avec toutes vos idées. beaucoup
Chékib Sayadi juillet 16, 2024 - 11h22
Merci
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