Encyclopédie Roret Architecture

OUVRAGES

QUI SE TROUVENT CHEZ LE MÊME LIBRAIRE: MANUEL DU TOISEUR EN BATIMENTS, ou Traité complet de l’Art de Toiser tous les ouvrages de bâtiments, mis à la portée de tout le monde; ouvrage indispensable aux architectes, ingénieurs, experts, vérificateurs, propriétaires, etc.; à l’usage des personnes qui s’occupent de de la construction ou qui font bätir; par M. LEBOSSU. Deux volumes ornés de planches. 5 fr.

DU CHAUFOURNIER, contenant l’Art de calciner la pierre à chaux et à plâtre, de composer tontes sortes de mortiers ordinaires et hydranliques, ciments, pouzzolanes artificielles, bétons, mastics, briques crues, pierres et stucs, ou marbres factices propres aux constructions; par M. BISTON. 1 gros vol. 3 fr. DU CHARPENTIER, ou Traité complet et simplifié de cet Art, par MM. BOUTEREAU, HANUS et BISTON. Nouvelle édition. vol. orné de 12 planches. 3 fr. 50 VIGNOLE DU CHARPENTIER; première partie Art du trait, contenant l’application de cet art aux principales constructions en usage dans le bâtiment, par M. MICHEL, maitre charpentier, et M. BouTEREAU, professeur de géométrie appliquée aux arts. 1 vol. avec atlas renfermant 72 planches gravées sur acier. 20 fr.

TRAITÉ DES ECHAFAUDAGES, on choix des meilleurs modèles de charpentes exécutées tant en France qu’à l’étranger, contenant la description des ouvrages en sous-œuvre, des étayements, des différentes espèces de cintre, des applications de la charpente aux constructions hydrauliques, etc., etc. Publication utile aux ingénieurs, aux architectes, aux entrepreneurs et aux conducteurs de travaux. Ouvrage posthume de J.-CH. KRAFFT, architecte, renfermant 51 planches très-bien gravées. 25 fr.

MANUEL DU MENUISIER EN MEUBLES ET EN BATIMENTS, de l’Art de l’Ebéniste, contenant tous les détails utiles sur la nature des bois indigènes et exotiques, la manière de les teindre, de les travailler, d’en faire toutes espèces d’ouvrages et de meubles, de les polir et vernir, d’exécuter toutes sortes de placages et de marqueteries; par M. NOSBAN, menuisier-éhéniste. Nouvelle édition. 2 vol. ornés de planches.. 6 fr.

DU SERRURIER, ou Traité complet et simplifié de cet Art, d’après les notes fournies par plusieurs serruriers distingués de la capitale. 1 vol. orné de planches. 3 fr. DU PEINTRE EN BATIMENTS, DU DOREUR ET DU VERNISSEUR, ouvrage utile tant à ceux qui exercent cet art qu’aux fabricants de couleurs, et à toutes les personnes qui voudront décorer elles-mèmes leurs habitations, leurs appartements, etc.; par M. VERGNAUD. Nouvelle édition revne et augmentée. 1 vol. 3 fr. DU MACON, PLATRIER, PAVEUR, CARRELEUR, COUVREUR, par M. TOUSSAINT, architecte. 1 vol. 3 fr. DE LA COUPE DES PIERRES, par M. TOUSSAINT, architecte. 1 vol. avec Atlas. 5 fr.

INTRODUCTION

Dire que l’architecture est , après l’agriculture, le premier et le plus utile des arts, ce serait répéter une vérité triviale : chercher à tracer son origine, sa marche et ses progrès, non-seulement ce serait redire ce qui a été écrit avant nous, mais ce serait aussi nous éloigner du but de cet ouvrage. La collection encyclopédique des Manuels étant essentiellement élémentaire, toute dissertation scientifique doit en être repoussée : nous ne devons donc pas oublier que le Manuel d’Architecture est destiné aux personnes qui, ayant du goût et des dispositions pour l’une des nombreuses professions qui contribuent à l’érection des bâtiments particuliers et des édifices publics, ainsi qu’aux propriétaires, les uns et les autres doivent y trouver particulièrement des notions positives qui les mettent à même de diriger et de surveiller les ouvriers; ainsi, dépouillant toute prétention à la science, nous excluons de ce petit traité les termes scientifiques qui pourraient ne pas être compris; et lorsque, faute d’équivalent dans le langage ordinaire, nous serons forcé d’y avoir recours, on en trouvera la définition au vocabulaire qui se trouve à la fin du deuxième volume.

C’est presque toujours de l’ignorance où l’on est de ces premiers éléments, que résultent les erreurs en constructions, si communes depuis quelque temps ; les imprévoyances; la fausse évaluation des dépenses ; les étaiements de bâtiments à peines achevés; les procès interminables et quelquefois la ruine des personnes qui se livrent à des artistes ou à des entrepreneurs sans expérience, lesquels, ne possédant pas les connaissances de leur profession, compromettent à chaque instant les intérêts qui leur sont si imprudemment confiés. Quant aux propriétaires, cet ouvrage leur sera utile, en ce que, sans avoir sondé toutes les profondeurs de l’art, ils pourront, en le consultant, diriger avec succès les ouvriers qu’ils emploient journellement dans leurs châteaux , ou à leurs fermes utiliser les matériaux qui seraient perdus; éviter beaucoup d’erreurs et de double emploi, et même, dans certains cas, composer eux-mêmes les plans et l’ensemble de bâtiments de peu d’importance au moyen des proportions des ordres et des différentes parties des édifices que nous indiquons.

Il est très-important pour tous les propriétaires et les entrepreneurs de bien connaître la législation qui régit cette matière; autrement ils seraient continuellement en contradiction avec les lois et les ordonnances, et auraient à soutenir , à tout moment, des luttes ou contre l’autorité, ou contre des voisins qui auraient à faire respecter leurs droits; c’est pourquoi nous avons analysé succinctement toutes les dispositions légales, au moyen desquelles, puisqu’on se renfermera dans la limite des lois et des droits tifs de chacun, on n’aura à craindre ni respeccontestations, ni procès.

Nous avons donné, de la géométrie-pratique, tout ce qui est nécessaire dans les usages habituels pour faciliter le métré des ouvrages de bâtiments, soit en mesures linéaires , soit en mesures superficielles ou cubiques : tous les problèmes que nous offrons peuà vent s’appliquer à quelques parties du mesurage, et nous en avons présenté quelques exemples qui rendront les autres applications faciles. Un petit traité des poussées et des résistances devenait nécessaire pour les personnes qui , voulant construire dans certaines localités, craindraient de faire des constructions trop faibles qui compromettraient la solidité, ou d’employer mal à propos beaucoup de matériaux, quelquefois très-dispendieux : avec les éléments que nous présentons, on saura quelles proportions devront être adoptées dans les circonstances les plus essentielles.

L’éditeur de la Collection de Manuels des sciences et, des arts ayant publié des Ouvrages speciaux pour chacune des branches principales de l’art de bâtir, nous nous sommes renfermé ici dans les principes généraux les entrepreneurs y joindront le Manuel spécial de leur profession.

Nous avons ajouté une série de prix courants des travaux de toute nature, que l’on exécute le plus souvent, tant dans la capitale que dans les départements. Nous devons faire observer cependant que ces prix sont souvent susceptibles d’être modifiés en raison des localités, des difficultés et de la perfection du travail, et des variations dans les prix des matières premières et des journées d’ouvriers.

Enfin, un Vocabulaire des termes les plus généraux et les plus usités dans les bâtiments, terminera ce petit traité.

Tel est le but bien expliqué du Manuel d’Architecture, ou Traité élémentaire de l’art de bâtir, que nous présentons au public avec le désir d’être utile.

CHAPITRE PREMIER – But et moyens de l’Architecture.

  1. Le but primitif de l’architecture est la conservation des individus et le bonheur de la société: en d’autres termes, l’utilité publique et particulière l’homme isolé ne pensa d’abord qu’à se défendre contre l’intempérie des saisons et les attaques des bètes féroces; et cette double nécessité lui suggéra l’idée première de la cabane, qui, selon quelques auteurs, a servi de type aux ordres d’architecture.
  2. Quoi qu’il en scit de cette opinion, combattue avec raison par les auteurs modernes qui ont abandonné le champ des chimères, les hommes, d’abord sauvages, se réunissant en société, et formant peu à peu des corps de nations sOus la conduite de chefs sages et audacieux, se créèrent différents styles d’architecture pour élever et embellir leurs cités nouvelles. De là, dès les temps les plus reculés, l’imposante architecture égyptienne, et l’élégante architecture assyrienne ; dans les temps héroiques, l’admirable et simple architecture grecque, adoptée plus tard par les Romains, qui y ont encore ajouté en grandeur et en magnificence enfin, dans le moyen-age, l’architecture mauresque et gothique. De ces différentes créations qui ont toutes un caractère distinctif et particulier, il n’est resté, comme classique, que les ordres grecs et romains; les autres types ne sont mis en usage que pour des objets de caprice, et ne sont employés généralement que sous le rapport de la décoration.
  3. Se prémunir contre les variations atmosphériques du climat que nous habitons; satisfaire aux besoins divers nés de nOS mœurs, de nos usages, de nos institutions, quelquefois encore de notre position sociale; tel est le but que se propose l’architecture. Elle a trois moyens principaux pour y parvenir; savoir : la solidité, la disposition et la décoration.
  4. Solidité. Dans ce moyen sont comptées la sûreté et l’économie : un édifice sera solide s’il est bien fondé; si les matériaux que l’on y emploie sont de bonne qualité; s’ils sont placés où ils doivent l’être; si les points d’appui sont convenablement distribués, de manière à diviser le fardeau en parties presque Goales égales; si les résistances suffisent aux poussées: si enfin il n’y a point de porte-ä-faux. La durée, la súreté et l’économie sont les résultats nécessaires des principes de solidité bien compris.
  5. Disposition. Dans la disposition, nous comprenons la distribution, la commodité, la convenance et la salubrité. La distribution est l’art de diviser avec ordre et symétrie toutes les parties d’un édifice public ou particulier; il y a commodité, si, pour une maison particulière, toutes les pièces des appartements sont de grandeur convenable, si elles sont placées commodément, si elles ont les dégagements nécessaires; il y a convenance, si ces appartements sont décorés en raison de la fortune et de la position sociale du propriétaire, et si les accessoires annoncent dignement la localité : enfin il y a salubrité, si l’édifice est placé dans un lieu sain, si l’aire des appartements est garantie de l’humidité, si les différentes ouvertures sont disposées de manière à se défendre des grandes chaleurs et des grands froids, etc.
  6. Décoration.-La décoration consiste dans la symétrie et la régularité. Il faut que toutes les portes et les croisées soient percées de niveau et d’aplomb; que les frises et entablements forment de grandes lignes sans ressauts; que les pilastres, colonnes, chambranles et autres décorations qui ornent un côté du bâtiment, se répètent également du côté opposé que ce soit toujours une ouverture qui forme le milieu du bâtiment, et jamais un trumeau ou une partie pleine quelconque. Quant aux décorations intérieures, ce n’est que l’application des arts du dessin et de la sculpture sans principes fixes. La décoration est toute de goût et de tradition. Son objet est d’imprimer à l’édifice et à chacune de ses parties le caractère qui lui convient. Ainsi, cet objet est entièrement du domaine de l’artiste, dans lequel on reconnaitra le goût et les talents, par la disposition symétriguc des masses et par le choix et la pureté des détails : nous n’avons pas besoin de faire observer que la simplicité est la base première de toute bonne décoration, non pas cette simplicité qui exclurait les ornements là où ils sont nécessaires, mais celle qui consiste à en faire un choix heureux, à les appliquer sans profusion, et à les disposer de telle sorte qu’elle forme souvent des lignes continues qui ne fatiguent point l’œil.
  7. cC L’utilité, dit Vitruve, veut que l’on dispose l’édifico si à propos, que rien n’empêche son usage, en sorte que chaque chose soit mise en son lieu, et qu’elle ait tout ce qui lui est propre et nécessaire. Et enfin la beauté, pour être accomplie, demande que sa forme soit agréable et élégante par la juste proportion de toutes ses parties (Vit., liv. I). Pour bien ordonner un édifice, il faut avoir égard à sa proportion qui est une chose que les architectes dirent surtout observer exactement. Or, la proportion dépend du rapport que les Grecs appellent analogie. »
  8. Ce rapport est la convenance de mesure qui se trouve entre une certaine partie des membres et le reste de tout le corps de l’ouvrage, par laquelle toutes les proportions sont réglées, car jamais un bâtiment ne sera bien composé, s’il n’a cette proportion et ce rapport, et si toutes ses parties ne sont, à l’égard les unes des autres, ce que celles du corps d’un homme bien formé sont, étant comparées ensemble. (id. liv. 3).
  9. Tous les auteurs sont d’accord sur le principe primitif d’utilité, abstraction faite des moyens accessoires qu’emploie l’architecture pour satisfaire le goût et charmer les yeux. Après avoir fait très-judicieusement remarquer que les Grecs n’attachaient aucune importance à la décoration architectonique dont toutes les formes et les proportions émanent directement du besoin, Durand (leçons d’arch.) s’exprime ainsi : (« Soit que l’on consulte sa raison, soit que l’on examine les monuments, il est évident que plaire n’a jamais pu être le but de l’architecture, ni la décoration architectonique être son objet. L’utilité publique et particulière, le bonheur et la conservation des individus et de la société, tel est le but de l’architecture. Qu’on lui donne ou qu’on lui refuse le nom d’art, elle ne méritera cherche pás moins que l’on s’en occupe, qu’on repar quels moyens elle peut arriver à son but, et c’est ce que nous allons faire. »
  10. c Pour peu que nous y fassions altention, nous reconnaitrons que dans tous les temps et dans tous les lieux, toutes les pensées de l’homme et toutes ses actions ont eu pour origine ces deux principes, l’amour du bien-être et l’aversion pour toute espèce de peine. C’est pourquoi les hommes, soit lorsque isolés, ilsse construisirent des demeures particulières, soit lorsque réunis en société, ils élevèrent des édifices publics, durent chercher 10 à tirer le plus grand avantage des édifices qu’ils construisaient, et par conséquent à les faire de la manière la plus convenable à leur destination 20 à les bâtir de la manière la moins pénible dans l’origine, et la moins dispendieuse par la suite, lorsque l’argent fut devenu le prix du travail. »

1. PRINCIPES POUR LA COMPOSITION D’UN BATIMENT

  1. Nous avons vu plus haut que l’architecte devait s’attacher à donner à un édifice le caractère qui convient à sa destination. C’est ici le fruit de longues études, du goût et du discernement de l’artiste, chaque localité présentant des obstacles à vaincre, de nouvelles dispositions à rechercher, un maximum de dépenses à ne pas dépasser, et mille autres considérations qui naissent soit des circonstances, soit de l’opulence, et même du caprice des propriétaires : néanmoins, quelques principes généraux sont nécessaires pour diriger l’homme de goût, qui, sans être architecte, veut être fixé sur les données principales d’un bâtiment. 12. Pour que les formes et les proportions que l’on donne à un édifice soient convenables, il faut d’abord interroger la nature mème et la destination de cet édifice; l’architecte applique à cette composition les principes qu’il a puisés dans l’étude des nombreux monuments antiques, en choisissant et modifiant, en raison des besoins et des matériaux qui sont à sa disposition, les modèles qui lui paraissent les plus propres à satisfaire le goût et la raison.
  2. Les types de toutes ces proportions sont de cinq ordres d’architecture, tels que les Grecs, et après eux les Romains, les ont transmis aux peuples modernes. Le mot Ordre, en architecture, ne signitie autre chose que l’arrangement et le rapport de diverses parties relatives qui sont tellement combinées et proportionnées les unes avec les autres, qu’elles forment ensemble un tout dont l’harmonie ne saurait être dérangée impunément. Ainsi, un ordre qui se compose d’un piédestal, d’une colonne et d’un entablement, dont chaque membre est calculé sur des règles idéales, sans doute, mais fondé sur une beauté de formes relatives, sert de guide pour tout le reste d’un bâtiment, parce que cet ordre est le principal , et que tout ce qui l’entoure doit ètre subordonné à cette disposition primitive.
  3. Le piédestal se divise en trois parties, savoir : la base composée de diverses moulures, le fût ou dé, et la corniche la colonne aussi en trois parties, la base, le fût et le chapiteau; chaque ordre a ses propriétés et ses moulures, qui lui sont particulières, ainsi qu’on le voit à la planche première et enfin l’entablement se subdivise en architrave, qui pose immédiatement sur les colonnes, la frise au-dessus qui est une partie lisse, ou recevant des ornements et des inscriptions, et une corniche couronnant le tout.
  4. Les ordres, soit simples, soit enrichis d’ornements, peuvent, être employés non-seulement à la totalité d’un édifice mais aussi aux parties principales : ils contribuent beaucoup à sa décoration et à sa beauté, lorsqu’ils sont employés sans parcimonie et sans profusion, et qu’ils sont adaptés convenablement au genre et à la destination du bâtiment que l’on élève, car tel doit offrir un caractère grave et sévère, et tel autre doit présenter un aspect aimable et riant. Dans le premier, les ordres grecs sans ornement seront bien placés ; mais pour le second, il conviendra de faire l’emploi des ordres romains dont les proportions sont plus sveltes, et les moulures plus délicates; ainsi, lorsque les ordres d’architecture ont un rapport intime avec la nature de l’édifice, et qu’on n’y a employé que les accessoires et les ornements convenables, il en résulte un ensemble remarquable et une harmonie générale qui entraine le suffrage de tout le monde, et même de ceux qui n’ont aucune notion des principes et des procédés de l’architecture. Il plait à tous, quoiqu’on ne puisse se rendre compte de la satisfaction qu’on éprouve à l’examen qu’on en fait.
  5. Les ordres toscan et dorique-grec (voy. pl.I) étant plus massifs que les autres, paraissent propres à soutenir un plus grand poids aussi doivent-‘ls ètre employés de préférence dans les édifices publics de médiocre importance. Le dorique romain, qui tient le milieu entre ceux-ci et les ordres plus élégants, et qui est riche seulement de ses triglyphes et de ses admirables proportions, peut être adopté soit aux édifices qui réclament un aspect imposant, soit aux bâtiments particuliers; car c’est celui qui se prètele plus à toutes les combinaisons et aux modifications qui peuvent le rendre plus ou moins riche et sévère, en raison de ses métopes nues ou sculptées, de l’emploi ou de la suppression de ses triglyphes, de la cannelière de ses colonnes, des modillons carrés dont on peut orner son entablement, enfin, de l’échelle sur laquelle il peut être élevé. L’ordre ionique, si élégant dans ses formes et dans toutes ses parties, dans son plus généralement être chapiteau gracieux, doit adopté dans les salles et térieures, de réunion et de fêtes; enfin le galeries innoble, si beau, et chargé d’une multitude de corinthien, si sculptures, ne doit figurer que dans les temples, dans les palais, édifices du et dans les premier ordre.
  6. Du reste, c’est au goût et au discernement de l’architecte à lui dicter quand et comment il doit employer tout ou partie des ordres, c’est aux dispositions plus ou moins heureuses des édifices qu’il construit, que l’on peut reconnaitre son talent et son génie.
  7. Pour que nos lecteurs fassent une application utile de ces principes et de tous ceux contenus dans ce Manuel d’Árchitecture, nous avons composé les plans, coupes et élévations d’un chàteau avec ses accessoires (Voy. Pl. 2, 3 et 4), et nous avons rapporté à cette composition les exemples que nous donnons, afin de les rendre, pour ainsi dire, palpables.

2. PROPORTIONS DES CINQ ORDRES EN GÉNÈRAL

  1. Les ordres et leurs accessoires s’érigent tantôt sur une très-grande échelle, comme pour les monuments publics, tantôt sur de plus petites proportions; on se sert d’une mesure régulatrice adaptée seulement aux ordres eux-mêmes, laquelle n’a aucun fixes et rapport de dimension avec les mesures connues, telles que toises, pieds, pouces, mètres, etc.; cette mesure s’appelle module. Le module n’est autre chose que le demi-diamètre de la colonne de l’ordre que l’on emploie, pris à sa partie inférieure; ainsi, si cette colonne a 1 m.62 de diamètre, le module sera de 812 millimètres; si elle n’a que 270 millimètres, le module sera de 135 millimètres.
  2. Ce modèle se subdivise en douze parties ou minutes pour les ordres toscan et dorique, et en dix-huit parties pour les ordres dorique et corinthien : c’est au moyen de ces subdivisions que l’on détermine les hauteurs et les saillies de chaque moulure; ainsi qu’on le voit dans la planche première.
  3. Les auteurs anciens, tels que Palladio, Scamozzi et Vignole, ne sont point d’accord sur les proportions générales des ordres qu’ils variaient eux-mêmes en raison de l’emploi qu’ils en faisaient. Néanmoins celles indiquées par le dernier ont prévalu (1). Ainsi on donnera toujours aux colannes de Vorde toscan sept diamètres; à celles de l’ordre Surlignages et notes mètres, proportions du dorique romain du théâtre de Marcellus, considéré comme le plus parfait de la Rome antique; à l’ordre ionique, neuf diamètres, et au corinthien dix diamètres. Quant à l’ordre composite, comme il rentre dans les proportions, et qu’il est moins pur dans ses détails que le corinthien, il n’est presque plus en usage. Des olonnes. 22. Les colonnes sont les plus belles et les plus nobles parties d’un édifice aussi les anciens, et notamment les Romains, les ont-ils multipliées avec une magnificence extraordinaire; leurs temples leurs ‘thermes, leurs théâtres et amphithéâtres, et leurs maisons particulières en sont-ils 01nés quelquefois jusqu’à la profusion. 23. Toutes les colonnes diminuent d’un sixième de leur diamètre (2). Cette diminution peut commencer en ligne droite, depuis la base jusqu’à l’astragale du chapiteau. Quelquefois elle ne commence qu’à la hauteur du tiers du fût; et enfin quelques architectes modernes ont renflé la colonne à cette même hauteur, ce qui n’est plus usité dans aucun cas, parce qu’alors la colonne a l’air de s’écraser sous le poids qu’elle supporte; ce Gui est essentiellement contraire aux régles de la stabilité, qui exigent que non-seulement une construction soit solide, mais aussi qu’elle en conserve l’appa(1)

Palladio donne à la colonne de l’ordre toscan. 7 ou 14
A l’ordre dorique. . 8 16
A l’ordre ionique. . 9 18
A l’ordre corinthien. 1,2 19
A l’ordre composite. 20
Scamozzi assigne à l’ordre toscan, 1,2 15
A l’ordre dorique.. 16
A l’ordre ionique.. 314 17 172
A l’ordre corinthien. 10 20
A l’ordre composite. 3/4 19 172
Fignole fixe la hauteur de la colonne d’ordre toscan 7 14
De l’ordre dorique à. . 8 16
De l’ordre ionique à. . 9 18
Et des ordres corinthien et composite 10 20

(2) Quelquefois; néanmoins, op varie cette diminution en raison de la grande bauteur des colonnes, parce qu’en s’élevant beaucoup, leur éloignement suffit pour les faire paraÎtre diminuer à la rue. Cet effet est commun à tous les corps qui s’élèvent à uce plu* grande hauteur.



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1 Commentaire

ELENGA août 22, 2023 - 19h08
Bonjour! je n'arrive pas à télécharger les documents.
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