dominer l’économie mondiale a suscité un nouveau modèle urbain. Frédéric
Wilner retrace brillamment cette captivante aventure historique.
Deuxième volet : Conflits et intérêts, 1650-1800.
En 1594, Amsterdam,
capitale des Provinces-Unies, n’est qu’une prospère petite ville de
moins de 30 000 habitants qui s’apprête à braver le monopole portugais
sur le commerce des épices asiatiques. L’esprit d’entreprise de ses
marchands et la liberté politique dont ils jouissent, alors
exceptionnelle en Europe, vont leur permettre de créer en 1602, avec la
Compagnie des Indes orientales, la première multinationale au monde.
Quatre cents ans plus tard, ce geste fondateur, qui inaugure une
compétition sans répit pour contrôler le commerce mondial, aura donné
naissance à un nouveau modèle de villes.
Tour de force
Première
bourse aux actions, naissance du bureau, invention de l’ascenseur,
aménagement des transports, construction des gratte-ciel… : Amsterdam,
sa grande rivale Londres, puis New York, à l’origine un simple comptoir
de commerce hollandais fondé en 1624, vont se trouver au cœur
d’innovations cruciales, suscitant des formes urbaines et
architecturales novatrices. Pour mettre en lumière ces épopées urbaines à
la fois concurrentes et connexes, Frédéric Wilner, comme il l’avait
fait pour Paris et Berlin, mêle avec virtuosité les outils narratifs :
commentaire précis et élégant, récits d’historiens au talent de
conteurs, archives foisonnantes, magnifiques prises de vues réelles et
usage inspiré de l’animation. À la fois sous forme de maquettes en
mouvement, qui retracent en détail l’évolution des routes maritimes et
du tissu urbain, ou de séquences empruntant judicieusement à la peinture
d’époque pour faire revivre des personnages clés, ces passages animés
contribuent à la fluidité et au dynamisme de ces quatre épisodes. Le
réalisateur passe d’une ville à l’autre, de l’histoire collective aux
destins individuels, traitant de l’urbanisme comme du design, de
l’architecture et des techniques, des rapports de force sociaux et
politiques, de l’économie et de l’art, sans jamais sacrifier ni la
limpidité ni la richesse de son récit. Un tour de force.
2. Conflits et intérêts – 1650-1800
En
1664, la Nouvelle-Amsterdam, conquise par les Anglais, se nomme
dorénavant New York. Ce n’est pas le premier épisode de la rivalité
entre les deux nations. Qui sortira vainqueur de cette compétition sans
merci ? Rien n’est joué quand, en 1666, Londres est détruite par un
gigantesque incendie. Mais la ville saisit cette opportunité pour se
moderniser. Amsterdam, alors à l’apogée de sa puissance, va sortir
victorieuse, mais affaiblie, d’une succession de conflits militaires…
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