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Introduction
Les planchers sont des éléments prédominant dans la construction d’un bâtiment autant dans leurs caractéristiques mécaniques que dans leurs rôles porteurs. Cependant, le concepteur a devant lui un large éventail de procédés de construction et il doit évaluer, estimer et vérifier la faisabilité de ses choix qui influent directement sur son planning des travaux et également sur le coût de réalisation de son projet.
Le présent rapport a pour objectif de définir de manière plus ou moins détaillée l’ensemble des procédés de réalisation de différents planchers, afin de mener à un choix judicieux et adapté à son bâtiment autant dans le coût, l’esthétisme et les moyens mis en œuvre à la réalisation.
Ainsi, nous allons vous présenter de manière succincte les planchers bétons qu’ils soient réalisés en place ou préfabriqués, mais encore les planchers mixtes ralliant à leurs compositions différents alliages de matériaux renforçant la structure ou faisant bénéficier de différents avantages ainsi décrits. La dernière partie de ce rapport met en avant les planchers réalisés en bois, elle décrit les différentes possibilités de réalisation, et les moyens techniques à mettre en œuvre.
Enfin, étant conscient de l’importance des planchers dans la réalisation d’un bâtiment, nous avons fait apparaître différents tableaux de sélection, afin de mettre en valeur les avantages et inconvénients de chacun des modes constructifs.
I – Les dallages
I – 1. Définition
Le dallage est une surface d’appui continu sur un support constitué par le sol. Le sol peut éventuellement être traité en surface ou complété par un remblai compacté.
Il a pour but d’isoler la future construction du sol humide et d’obtenir une aire de circulation résistante et plane.
Les dallages reçoivent différentes charges à leur surface, par exemple :
- Les chapes de mortier de ciment
- Le carrelage
- La moquette
- Les dalles en pierre
I – 2. Rôle
Pour des constructions en maçonnerie légères, le dallage pourra avoir un rôle de fondation pour tout l’ouvrage. Dans ce cas, la dalle sert aussi d’assisse aux murs périphériques et aux refends. Il faut alors prévoir des armatures de liaisons.
Si le dallage recouvre une isolation thermique totale ou seulement périphérique, on vérifiera qu’elle peut supporter les charges auxquelles elle sera soumise (choix d’un isolant insensible à l’eau et peu compressible) On la protégera des coulures de béton grâce à un film plastique.
Dispositions préalables
Pour permettre de prendre l’option dallage, il est nécessaire de disposer d’une étude géotechnique appropriée qui doit être demandée par le Maître d’Ouvrage ou par le Maître d’œuvre qui le représente. Cette étude doit indiquer les critères de faisabilité ou non du dallage (estimation des tassements, compatibilité avec le système de fondations de la structure, solutions de traitement des sols, épaisseur et composition des remblais, module de réaction, …)
En attente d’une norme en cours de préparation, le référentiel technique utilisé est celui des règles professionnelles «Travaux de dallage» BTP en mars-avril 1990. À ce référentiel s’ajoutent éventuellement les cahiers des charges approuvés par un contrôleur technique en ce qui concerne les dallages réalisés en béton de fibres métalliques ou en béton de fibres synthétiques.
I – 3. Support
En ce qui concerne le support, le sol naturel est utilisé directement lorsqu’il présente les qualités géotechniques requises.
Ce sol naturel est traité en surface après décapage. Le traitement est obtenu par mélange avec un liant hydraulique et compactage. Le sol naturel après décapage est complété par un remblai selon les indications d’épaisseur et de composition définies par le rapport géotechnique.
Le sol naturel peut-être renforcé par un traitement approprié (compactage dynamique, injections de divers types,…).
La forme repose sur le sol partiellement décapé de la terre végétale, nivelé et éventuellement consolidé. Dans certains cas, le sol en place suffisamment stable peut directement recevoir le corps du dallage.
La plupart des désordres proviennent des déformations à long terme, ainsi la fondation doit-elle avoir certaines caractéristiques physiques et mécaniques :
- Â insensibilité à l’eau
- Â homogénéité
- Â portance uniforme et suffisante
I – 4. Composition
De nos jours, les dallages sont généralement constitués par:
- Une forme stabilisée de cailloux, graviers, sable mélangé ou tout-venant par couche > à 15cm (hérisson) de manière à obtenir une plate-forme saine et stable, formant une assise et apte à recevoir le corps du dallage,
- Un écran d’étanchéité film plastique imperméable (polyane),
- Un isolant thermique peu compressible sur la couche de sable de la forme sur toute surface,
- Une dalle armée béton et treillis soudé épaisseur de 8 à 12cm reposant sur la forme,
- Un revêtement ou une finition donnant au dallage les qualités de surface désirée.
I – 4.1. Forme de dallage
Ayant un rôle de fondation, la forme du dallage doit être :
- Insensible à l’eau (et au gel), ce qui pourra conduire à la réalisation d’un drainage périphérique :
- Avoir une résistance mécanique adaptée aux efforts auxquels elle est soumise. De plus, les tassements du matériau qui la constituent, doivent être compatibles avec les déformations du corps de dallage.
Elle est en générale réalisée avec :
- un tout-venant stabilisé mécaniquement (mélange de cailloux, gravier, sable dont le pourcentage des fines inférieures à 80 μm ne dépasse pas 20%) ;
- une grave stabilisée (granulat mélange naturel ou non de sable et gravier) ;
- une grave ciment (ciment CEM I ou CEM II/A ou B de classe 32,5), à raison de 3 à 5 % du poids de grave.
Elle est surmontée d’une couche anticontaminante (film polyéthylène de 150 μm ou couche de 5 cm de sable par exemple) pour empêcher la pollution du béton par les constituants de la forme au moment de la mise en œuvre.
Le film polyéthylène aura de plus une fonction anti capillarité (voir annexe).
Dans le cas d’un bon sol (sol pulvérulent compact), on peut se dispenser d’une forme et réaliser la dalle en intercalant simplement une couche anticontaminante entre le bon sol et le corps du dallage.
I – 4.2. Corps de dallage
Le corps du dallage est en béton et son épaisseur h0 (voir figure 3) est comprise entre 8 et 15 cm. Le dosage en ciment doit être supérieur à 300 kg/m3 conférant ainsi une bonne résistance en traction au béton mis en œuvre. Ce béton a une consistance normale (béton plastique : d’affaissement A au cône compris entre 7 et 9 cm). Il est mis en œuvre à l’aide d’une règle vibrante (de préférence).
La dalle est armée à l’aide de treillis soudés (acier de nuance S 500) servant essentiellement de panneaux anti-fissuration (P.A.F.).
Le diamètre des armatures est toujours inférieur ou égal à h0/10.
Epaisseur minimum d’un dallage :
- Dans le cas d’un dallage armé ou non de type industriel ou assimilé, l’épaisseur minimum sera de 15cm.
- Dans le cas d’un dallage armé ou non et ayant un usage autre qu’industriel ou assimilé, l’épaisseur minimum sera de 13cm.
- Dans le cas d’un dallage pour les maisons individuelles, l’épaisseur sera de 12cm minimum et sera obligatoirement armé.
I – 4.3. Béton et armatures
Le béton aura un dosage minimum de 300kg/m3 et, dans certains cas, il peut être utile d’employer des plastifiants et entraîneurs d’air pour diminuer la fissuration et la perméabilité du béton.
Les armatures seront employées dans tous les cas de dallage et les plus appropriées seront les treillis soudés. Pour des raisons de facilité de mise en oeuvre, il est préférable d’utiliser les panneaux aux rouleaux. L’enrobage sera au minimum de 2cm et conforme aux règles du BAEL.
- Dallage de type industriel ou assimilé : le pourcentage minimum est de 0.4% de la section du dallage (exemple : 0.4% x 15cm x 100cm = 6cm2 minimum) dans les deux sens. Le diamètre maximum des aciers ne doit pas être supérieur à H/15 (exemple : 15cm/15=1cm (HA10 maxi)) et l’espacement maximum des aciers ne doit en aucun cas dépasser 2H (H= épaisseur du dallage) • Dallage ayant un usage autre qu’industriel ou assimilé : Section minimum des aciers 5cm2 dans les deux sens et 3cm2 si la surface des panneaux est inférieure à 50m2 et que le coulage de deux panneaux adjacents est séparé d’au moins un mois.
- Dallage pour les maisons individuelles : le pourcentage minimum est de 0.4% de la section du dallage (exemple : 0.2% x 12cm x 100cm = 2.4cm2 minimum) dans les deux sens.
- Dallage non armé de type industriel ou assimilé : Il est nécessaire de conjuguer les joints par un treillis soudé général dans le cas de charges roulantes ou de revêtement de sol. Le pourcentage minimum des armatures sera de 0.06% dans les deux directions (exemple : 0.06% x 15cm x 100cm = 0.9cm2 mini.) avec un diamètre minimum des fils de 6mm et un espacement des fils qui ne dépassera pas 20cm.
- Dallage non armé ayant un usage autre qu’industriel ou assimilé : Il est nécessaire de conjuguer les joints par un treillis soudé dans le cas de charges roulantes ou de revêtement de sol. Aucun pourcentage minimum n’est imposé.
Il est bien entendu qu’un dallage doit être calculé et la section d’aciers dépendra des charges supportées par le dallage et de la qualité du support qui le recevra.
I – 5. Dispositions constructives
I – 5.1. Position des treillis soudés
Dans un dallage armé, la position des treillis soudés découle directement des résultats du calcul.
I – 5.2. Mise en place du béton
Lors de la mise en place du béton, la température ambiante doit être au moins égale à 3°C. Le support ne doit pas être gelé. La consistance du béton doit être adaptée à la mise en œuvre. Elle doit permettre un serrage efficace.
Le béton peut être vibré en employant une règle vibrante ou une poutre vibrante.
En l’absence de vibration, il faut employer un béton de consistance fluide, dont l’affaissement au cône d’Abrams soit au moins égal à 16 cm. La consistance fluide doit impérativement être obtenue par utilisation d’un plastifiant ou d’un superplastifiant et non par un ajout d’eau.
Il faut veiller à avoir une bonne compacité du béton le long des joints de construction munis ou non de profilés incorporés.
I – 5.3. Dressage et surfaçage
Le dressage de la surface s’effectue au moyen de règles tirées manuellement ou mécaniquement.
L’état de surface ainsi obtenu est dit : « brut de règle ». Cet état de surface convient pour les dallages destinés à recevoir des revêtements scellés adhérents ou des chapes rapportées. Mais on peut aussi obtenir un état :
) «lissé» mécaniquement, pour les dallages destinés à recevoir une couche d’usure, un revêtement collé, une couche d’isolation ou un revêtement scellé désolidarisé.
) «surfacé» par un talochage manuel ou mécanique,
) «balayé» (passage au balai sur le béton frais) ou «peau de mouton» (passage d’un rouleau moleté), après talochage de la surface.
I – 5.4. Couche d’usure
Lorsqu’une couche d’usure est requise dans les Documents Particuliers du Marché (DPM), son choix est conditionné par la nature des actions physiques, chimiques et thermiques que le dallage est appelé à supporter. La couche d’usure doit être constituée de granulats de dureté au moins égale à celle des granulats du béton, incorporés à la surface du béton frais.
La quantité de mélange à mettre en œuvre est comprise entre 3 et 8 kg/m2 dans le cas de saupoudrage à sec et entre 10 et 60 kg/m2 dans le cas de coulis (eau+ciment). Les liants hydrauliques courants ne résistent ni aux chocs thermiques élevés ni aux attaques chimiques, notamment celles des acides.
I – 6. Types de dallage
I – 6.1. Dallage sur terre-plein
Ce dallage peut être indépendant des murs ou être en appui sur les murs Etapes de construction :
Nivellement et compactage du hérisson :
- Stabilisation du fond de forme par un géotextile,
- Mise en place de deux couches de forme en matériaux sablo-graveleux, insensible à l’eau de 30cm d’épaisseur minimum chacune.
- Compactage par couches successives de 20 cm d’épaisseur d) Fermeture et réglage de la forme par une couche de réglage en sable de rivière compactée de 5 cm d’épaisseur minimum.
Couverture de la couche de sable par un film polyéthylène armé en lés de 150 microns d’épaisseur minimum, formant une couche anticapillarité, posé avec soin pour éviter tout poinçonnement, avec recouvrement aux joints de 20 cm et remontés au droit des ouvrages porteurs sur l’épaisseur du dallage + isolant.
Isolation thermique en une couche de panneaux rigides de PSE (polystyrène expansé) à bords rainurés, posés bords à bords, à joints décalés, sous la surface totale des dallages sur terre-plein.
Couverture des panneaux isolants par un film polyane armé en lés de 100 microns d’épaisseur minimum, posées avec soin, avec recouvrement aux joints de 20 cm et remontées au droit des ouvrages porteurs sur l’épaisseur du dallage.
Placement du treillis soudé en le surélevant avec des cales (morceaux d’agglos) pour l’enrobage.
Règlement des planches, qui servent de guide (avec du béton assez sec).
Coulage du béton au fond de la pièce, le tasser avec le dos de la pelle et l’égaliser à l’aide d’une règle sur les deux guides en reculant avec un mouvement de droite à gauche sur environ un mètre, et repasser une deuxième fois pour bien régler.
Une fois la pièce finie, il suffit d’enlever les guides et de boucher les vides laissés par les planches. Toujours en reculant, arrangement avec la truelle et la taloche.
Pour la chape, il faut faire exactement les mêmes opérations que pour le béton mais avec du mortier. Ensuite, le talochement doit être fin. Les grains sont écrasés avec le dos de la truelle en faisant des mouvements en arc de cercle. Le mortier ne doit pas être trop mou afin de bien le régler de niveau et d’avoir une finition impeccable.
Au sommaire
Introduction
I – Les dallages
- I – 1. Définition
- I – 2. Rôle
- I – 3. Support
- I – 4. Composition
- I – 5. Dispositions constructives
- I – 6. Types de dallage
- I – 7. Les joints
II – Les planchers préfabriqués
- II – 1. Les principaux types de planchers
- II – 2. Conception d’éléments de plancher préfabriqués
- II – 3. Calcul pratique de la répartition transversale
- II – 4. Assemblages aux appuis
- II – 5. Autres types de planchers préfabriqués rencontrés
- II – 6. Les prédalles
III- Les Planchers en Bois
- III – 1. Conception
- III – 2. Planchers en Bois Massif
- III – 3. Planchers par solivage
IV- Conclusion
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