CONDUCTEURS D’ENGINS DE CHANTIER – Engins de chantier – BOUTEURS

Avant-propos

Contexte

Il existe bien des ouvrages déjà consacrés aux engins de chantier, mais la plupart sont obsolètes. Le besoin se fait donc vivement sentir d’un manuel actualisé où sont également envisagées les techniques modernes.

Le ‘Manuel modulaire Conducteurs d’engins de chantier’ a été rédigé à la demande du fvb-ffc Constructiv (Fonds de Formation professionnelle de la Construction). Le service Métiers mécanisés (MECA) du ffc a mis sur pied l’équipe de rédaction en collaboration avec différents opérateurs de formation.

Ce manuel a été rédigé en plusieurs volumes puis subdivisé en modules. La structure et le contenu ont été adaptés et enrichis des nouvelles techniques du monde de la construction et de la mécanique.

Dans l’ouvrage de référence, texte et illustrations alternent dans toute la mesure du possible. L’information offerte au lecteur est ainsi plus visuelle.

Afin de coller le mieux possible à la réalité et aux principes d’apprentissage de compétences, les auteurs ont opté pour une description orientée vers la pratique et complétée d’exercices pratiques appropriés.

Indépendant des formations

Le manuel a été conçu de manière à être accessible à différents groupes-cibles.

Notre objectif est de fournir une formation continue : ainsi, un élève conducteur d’engins, un demandeur d’emploi dans la construction ou un travailleur d’une entreprise de construction peuvent tous trois utiliser ce
manuel.

Une approche intégrée

Sécurité, santé et environnement sont des thèmes auxquels la rédaction est particulièrement attachée. Il est extrêmement important que tout conducteur d’engins y consacre l’attention nécessaire tout au long de son activité. Afin d’en optimaliser l’applicabilité, ces thèmes ont été intégrés autant que possible dans le manuel.

1-Introduction

Le bouteur se compose d’un tracteur équipé, à l’avant, d’une lame (bouclier) que l’on peut relever et abaisser.

L’équipement de l’arrière, utilisé pour ouvrir le sol, n’est pas toujours présent.

La lame mord sur toute la largeur des chenilles et est donc plus large que le châssis.

Lorsque la lame s’enfonce dans le sol, la terre s’accumule pendant que l’engin avance.

Il est possible d’emporter ce tas de terre en faisant glisser la lame sur le sol. On relève la lame pour déverser la terre, mais il est aussi possible d’étaler la terre en couche.

Si l’on compare le bouteur avec d’autres engins utilisés pour
pousser la terre ou la déplacer, on obtient le résultat suivant:

2-Différents types de bouteurs

2.1. Bouteur (bull)

C’est la forme la plus simple du bouteur, et c’est aussi la version la moins chère. Les mouvements de la lame sont limités: la lame peut uniquement se relever et s’abaisser. On travaille généralement suivant l’axe longitudinal du tracteur.

Sur les premiers modèles de bulls, l’inclinaison de la lame devait être réglée d’avance par une intervention mécanique.

Pour ce faire, on fixait des barres sur le bouclier.

Cela se voit clairement sur les figures ci-dessous. Vous trouverez aussi les autres caractéristiques de la lame sur les figures.

1: lame du bouteur, lame fixe
2: bras inférieurs de longueur fixe
3: point d’articulation à rotule
4: tirant de longueur réglable
5: barre de torsion de renforcement
dans le plan horizontal

Sur les modèles actuels, les différents mouvements peuvent être dirigés par des commandes hydrauliques depuis la cabine.

La lame est fixée sur deux rotules montées de part et d’autre du châssis.

Cet engin s’utilise principalement pour refouler et étaler des matériaux dans l’axe du tracteur. La lame est légèrement recourbée dans le haut pour empêcher le matériau dégagé de retomber.

Dimensions de la lame:

  • La largeur de la lame d’un bouteur à lame droite est 15 à 20% plus petite que celle d’un bouteur biais similaire.
  • La hauteur de la lame d’un bouteur à lame droite est toujours 25 à 30% plus grande que celle du bouteur biais.

Le bouteur à lame droite a donc une lame plus étroite mais plus haute que celle du bouteur biais.

Il existe différents modèles de bouteurs, mais nous y reviendrons plus tard, en parlant des équipements.

Vue latérale d’un bouclier:

le haut sert à limiter le versage. Les deux pistons situés dans le haut servent à faire basculer la lame en avant ou en arrière (tipdozer).

Ce bouteur s’utilise pour:

  • terrasser en ligne droite (distance max. 100 m)
  • creuser grossièrement des fossés
  • décaper la couche supérieure du sol
  • niveler des matériaux déversés

2.2. Bouteur inclinable (tiltdozer)

La grande différence avec le bouteur est que le bouclier peut se lever ou s’abaisser à gauche ou à droite. Nous pouvons donc travailler en pente.

Quand on se tient devant le bouteur, on voit l’image suivante:

En travaillant de cette façon, le côté droit est en contact avec le sol tandis que le côté gauche se trouve 10 cm plus haut, par ex. En d’autres termes: nous créons une pente transversale à l’aide de la lame du tiltdozer.

Si nous finissons les deux bandes de roulement de notre chaussée de cette façon, nous aurons une rue à profil en toit présentant l’aspect suivant:

Le contrôle de la pente peut s’effectuer par vérification a posteriori ou être défini à l’aide d’un laser et de récepteurs montés à gauche et à droite du bouclier.

Le tiltdozer s’utilise pour:

  • terrasser en ligne droite
  • défoncer un sous-sol dur
  • aménager des chaussées en pente (transversale ou longitudinale)
  • creuser des fossés

2.3. Tipdozer

Sur le modèle tipdozer, nous devons faire basculer le bouclier vers l’avant ou vers l’arrière par rapport à l’avant de l’engin.

Cela donne la figure suivante:

Cette version peut servir pour deux travaux différents:

nous allons décaper une couche du terrain sur lequel nous travaillons. Pour cela, nous positionnons notre bouclier en retrait par rapport à l’avant de l’engin. La couche de sol décapée peut former ainsi une belle boucle en remontant sur la lame, jusqu’au moment où nous obtenons un grand tas devant la lame.

Si la couche est trop épaisse, nous pouvons travailler en deux passes.

nous allons apporter une couche sur le terrain. Dans ce cas, nous orientons la lame vers l’avant afin d’appuyer sur le matériau. Nous compactons ainsi le matériau une première fois, mais ce n’est pas suffisant. Le compactage peut encore se faire par la suite avec une autre machine.

L’engin peut s’utiliser pour:

  • faire des excavations
  • niveler
  • serrer une couche de sable ou de pierraille répandue pour servir de sous-fondation, par ex.

2.4. Bouteur biais

Avec cette version du bouteur, nous allons positionner le bouclier de biais par rapport à l’axe longitudinal de l’engin. En vue d’en haut, l’engin se présente comme suit:

Le bouteur biais est le plus polyvalent des bouteurs: la lame peut se placer dans de très nombreuses positions différentes.

L’engin travaille comme bouteur, tiltdozer, tipdozer et bouteur biais. C’est donc la version la plus chère du bouteur.

L’angle formé avec l’axe longitudinal peut être orienté vers la gauche ou vers la droite, selon l’endroit où nous voulons laisser le matériau. Le matériau est enlevé de devant l’engin, mais il est déposé A COTE de l’engin.

Les figures ci-dessous montrent la composition de la lame. Un point d’articulation central permet de réaliser les différentes pentes.

La lame que nous voyons ici est d’un modèle plus large et déborde donc des deux côtés des chenilles. Même si nous basculons entièrement le bouclier, le matériau retombera encore en-dehors des chenilles.

Attention

quand nous positionnons le bouclier tout à fait de biais par rapport à l’axe longitudinal, il ne peut pas toucher les chenilles. Plus nous plaçons la lame de biais, plus l’engin aura besoin de puissance pour pousser le tas de matériau.

Cet engin s’utilise pour:

  • déplacer de la terre sur une distance de 100 m max.
  • refermer des tranchées
  • déblayer des matériaux de construction
  • faire des excavations en pente
  • aplanir des terrains

Au sommaire

  1. Introduction
  2. Différents types de bouteurs
    2.1. Bouteur (bull)
    2.2. Bouteur inclinable (tiltdozer)
    2.3. Tipdozer
    2.4. Bouteur biais
  3. Configuration générale
    3.1. Superstructure
    3.1.1. Moteur, pompe, distributeurs
    3.1.2. Cabine – châssis
    3.1.3. Batteries
    3.1.4. Contrepoids
    3.1.5. Carburant
    3.1.6. Projecteurs de travail
    3.1.7. Circuit hydraulique
    3.2. Equipements
    3.2.1. Avant
    3.2.2. Arrière
    3.3. Châssis porteur.
    3.3.1. Sur chenilles
    3.3.2. Transmission
  4. Entretien du bouteur
    4.1. Entretien journalier
    4.2. Petit entretien
    4.3. Grand entretien
    4.4. Carnet d’entretien et d’instructions
  5. Travail avec le bouteur
    5.1. Niveler
    5.2. Creuser un fossé en V
    5.3. Profilage d’un talus
    5.4. Remblayage
  6. Transport du bouteur


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