Concevoir un escalier intérieur

Dans le cadre d’une construction neuve ou du réaménagement de votre habitation, vous avez besoin d’un escalier. Vous pourriez choisir un escalier sur catalogue ou sur mesure, le faire réaliser par une entreprise ou entreprendre vous-même sa construction. Mais, vous voulez savoir quel type d’escalier sera le mieux adapté à vos besoins et à vos moyens.
  • Comment faut-il procéder pour déterminer sa forme et sa structure ? 
  • Quels matériaux utiliser ? 
  • Quels seront son emplacement, son encombrement ? 
  • Combien coûtera-t-il ?
Autant de questions auxquelles cette plaquette, réalisée par votre CAUE, se propose de répondre. Il n’existe malheureusement pas de recette infaillible pour concevoir un escalier. C’est un ensemble de problèmes qu’il faut arriver à résoudre.
Ce document est divisé en trois parties.

Nous vous présenterons d’abord les différents types d’escalier parmi lesquels il faudra choisir. Vous verrez : ils sont nombreux. Ils peuvent prendre toutes les formes et s’adapter à tous les volumes. Nous allons les décrire et pour cela, nous utiliserons des termes que tous ne connaissent pas : nous en donnerons donc les définitions.
Pour trouver des explications sur les termes techniques utilisés dans le texte et les illustrations, consultez l’index dans les dernières pages.

Quand vous aurez constaté l’étendue du choix, nous verrons ce qu’il faudra prendre en compte pour arriver à faire le tri et arrêter le type d’escalier qui vous conviendra. Par exemple, il faudra :
  • identifier le ou les emplacements possibles de l’escalier en fonction de l’aménage ment et de la structure de votre habitation;
  • calculer l’espace maximum qu’il pourra occuper; . évaluer le coût de l’opération et vérifier qu’il est à votre portée. 
Enfin, vous définirez les dimensions exactes de l’escalier et en déterminerez l’aspect par les matériaux utilisés, la structure et le traitement de la rampe. 

Le dernier chapitre est consacré aux exemples. N’hésitez pas à y puiser des idées. 

Contrairement à l’escalier extérieur, traité de façon monumentale par de nombreuses civilisations, l’escalier intérieur est resté longtemps purement fonctionnel, conçu pour occuper peu d’espace. Cette situation change du tout au tout en Europe à partir du XIVe siècle. Les demeures d’une certaine ambition — châteaux, palais, hôtels — sont des constructions en hauteur où les étages jouent un rôle aussi important, voire plus important que le rez-de-chaussée. Le double souci d’une plus grande commodité et d’une apparence plus prestigieuse a entrainé le développement de l’escalier intérieur qui devint ainsi, pour la première fois, l’un des thèmes majeurs de l’architecture. Jusqu’au XIXe siècle, l’escalier a représenté un champ d’invention inépuisable pour les architectes. 
Nous ne parlerons pas ici des escaliers intérieurs de prestige mais de ceux qui desservent plus modestement les différents niveaux d’un logement. Pour cela, il faut d’abord connaitre les différents éléments qui serviront à les décrire. Nous commencerons donc par en donner le vocabulaire. 

La volée est l’ensemble des marches comprises entre deux paliers. Un escalier peut compter plusieurs volées reliées entre elles par un palier. 
La hauteur libre minimum de l‘escalier est appelée l’échappée. 
L’escalier est situé dans la cage, et il traverse le plancher – ou le plafond – par une ouverture appelée trémie. 
Le limon et la crémaillère sont des éléments de structure de l’escalier. Ils reçoivent les marches et reportent les charges sur les paliers. Un faux limon est un limon fixé au mur. Certains escaliers tournent aussi autour d’un support appelé noyau qui peut être plein ou creux, d’une seule pièce ou de plusieurs. 
Les dimensions qui définissent une marche d’escalier sont le giron et la hauteur. Le giron est la mesure horizontale : elle doit être prise sur la ligne de foulée (voir plus bas), de nez à nez. La hauteur est la distance verticale, prise aussi de nez à nez.
Dans le cas de marches tournantes, on appelle queue la partie la plus large, et collet la partie la plus étroite. Le balancement des marches est une technique servant à ne pas avoir de collets trop étroits tout en essayant de garder sur la ligne de foulée des girons égaux – d’où le terme escalier balancé
L’emmarchement est la largeur de passage de l’escalier. Il est en général constant mais peut aussi varier progressivement au fil des marches. 
La ligne de foulée, ou ligne de giron, est une ligne imaginaire qui représente l’axe du passage. Si l’emmarchement est inférieur à 1 m, la ligne de foulée est située au milieu de la marche. Si l’emmarchement est supérieur à 1 m, elle passe à 50 cm de la rampe (côté vide pour un escalier qui en comporte un, côté droit -sens de la montée pour un escalier tournant à droite ou droit, côté gauche -sens de la montée pour un escalier tournant à gauche). Dans le dessin d’un escalier, on représente toujours le sens de la montée par une flèche placée sur la ligne de foulée. 
La rampe borde l’escalier du côté du vide. Elle est constituée de différents éléments. La main courante est la partie supérieure de la rampe, où l’on pose la main. Celle-ci peut reposer sur des colonnettes appelées balustres, ou barreaudage. Les balustres soutenant la rampe à ses extrémités ont souvent une apparence particulière : on les appelle pilastres. La lisse est une pièce traditionnellement située en partie basse de la rampe qui reçoit les balustres. Elle peut aussi être parrallèle à la main courante et jouer le rôle de balustres. Enfin, on peut aussi désigner la rampe sous le nom de garde-corps, terme plus général désignant une protection contre le vide, sur un palier, une mezzanine etc… 

On distingue deux grands types d’escaliers : les escaliers droits et les escaliers tournants. Les planches des pages 12 et 13 représentent, vus en plan, un escalier droit et divers escaliers tournants. Vous verrez qu’ils peuvent prendre de nombreu ses formes. Suivant l’emplacement que vous aurez choisi dans la maison et vos contraintes de place, ils seront plus ou moins adaptés à vos besoins. 
On peut également classer les escaliers en fonction de leur structure porteuse, c’est à dire en fonction des éléments de construction qui en assurent la solidité. La planche de la page 14 présente ces différentes structures. 

Le plus simple des escaliers est l’escalier droit. Il se développe en longeur et pour cette raison, ses dimensions ne seront pas forcément adaptées à celles dont vous disposez pour implanter votre escalier
Le plus ancien est l’échelle de meunier. Sa pente raide lui donne un encombrement réduit et en fait un type particulier parmi les escaliers droits. Il est dépourvu de contremarche et souvent de rampe. Vous verrez dans le chapitre Exemples, qu’un escalier peut être traité comme une échelle de meunier et être tournant. 

Ils sont les plus fréquents car les plus faciles à loger. En effet, on peut leur donner de nombreuses formes et ainsi trouver des solutions adaptées aux dimensions de la pièce où se trouvera l’escalier. On fait tourner l’escalier d’un ou de plusieurs quarts de cercle à droite ou à gauche. Ces parties tournantes peuvent être situées en bas, au milieu et en haut de l’escalier suivant la configuration de la maison. 
Peu encombrant, l’escalier en colimaçon est un type particulier des escaliers tournants
La flèche indique le sens de la montée. Les escaliers tournants présentés tournent à gauche.


1: Escalier droit.
2: Escalier à quartier tournant bas.
3 :Escalier à palier et quartier tournant bas.
4: Escalier à quartier tournant haut.
5: Escalier à palier et quartier tournant haut
6 :Escalier à quartiers tournants bas et haut.
7: Escalier à palier et quartiers tournants bas et haut.
8: Escalier en L, à quartier tournant milieu.
9: Escalier en L, à palier et quartier tournant milieu.

10 : Escalier à quatre volées droites.
11 : Variante de l’escalier 10 sans palier de repos.
12 : Escalier à double quartiers tournants milieu.
13 : Escalier à palier et double quartiers tournants milieu appelé escalier rampe-sur-rampe.
14 : Escalier en demi-cercle.
15 : Escalier en colimaçon.
16 : Variante de l’escalier 2.
17: Variante de l’escalier 6.
18: Escalier à parties droite 

  • Le vocabulaire de l’escalier
  • Les différents types d’escaliers
  • Les escaliers droits
  • Les escaliers tournants
  • Les types et les structures porteuses

  • Comment procéder ?
  • Choisir son emplacement
  • L’aménagement intérieur
  • La trémie
  • Le dégagement en hauteur Définir ses mesures
  • La hauteur à monter .
  • La pente, la formule de Blondel
  • L’échappée
  • Les dimensions au sol
  • Les dimensions de la trémie
  • Les rampes et garde-corps .
  • L’aspect financier

  • Escaliers utilitaires
  • Echelle de meunier
  • Escalier escamotable Escaliers droits
  • Exemple droit
  • Exemple droit
  • Exemple droit
  • Exemple droit
  • Escaliers tournants
  • Escalier en colimaçon
  • Escalier à quartier tournant bas
  • Escalier en U, à double quartiers tournants 
  • Escalier à quartier tournant bas et à palier 
  • Escalier à quartiers tournants bas et haut
  • Escalier en U, à double quartiers tournants et à palier à deux niveaux. 
  • Escalier en L, à quartier tournant milieu et à palier
  • Escalier demi-tournant
  • Escalier en U Escalier à limon central

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