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AVANT-PROPOS
L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de groupes de travail : les «Sections FFC».
La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ouvrage de référence pour la formation.
C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire, les adultes en formation, les formateurs et, en fi n de compte… les professionnels eux-mêmes.
Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une quarantaine de pages chacune.
Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plu sieurs brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de l’ouvrage au verso de la page de couverture.
Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes convaincus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.
Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de longue haleine ainsi que les firmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains textes.
Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue (†) (ancien président de la F.B.I.C. – Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président honoraire de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu possible la réalisation.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture.
CHAPITRE VI : CANALISATIONS D’INCENDIE
VI.1. INTRODUCTION
Le choix de l’eau comme agent extincteur est loin d’être saugrenu. L’eau est en effet disponible en grandes quantités et est relativement bon marché. Grâce à sa faible viscosité, elle se transporte facilement le long de canalisations et requiert une puissance de pompage relativement réduite.
SOURCE: ANPI – LOUVAIN-LA-NEUVE
La chaleur spécifique de l’eau et le coefficient de chaleur latente de vaporisation étant élevés, il faut une quantité de chaleur importante pour convertir l’eau en vapeur.
Cette chaleur est soustraite au foyer d’incendie, ce qui provoque un refroidissement de ce dernier et un ralentissement de la combustion.
VI.2. TYPES D’INCENDIE ET AGENTS EXTINCTEURS
Les sapeurs-pompiers distinguent 4 types d’incendies et, donc, d’agents extincteurs.
Dans le cas des incendies de classe D, il est dangereux, voire interdit, d’utiliser l’eau comme agent d’extinction. Cette interdiction est signalée par le symbole suivant.
VI.3. RÔLE DES SAPEURS-POMPIERS
Malgré l’existence d’une série de normes belges relatives au choix des matériaux, la prévention et la lutte contre l’incendie dans un immeuble doivent être discutées avec le commandant des sapeurs-pompiers de la région concernée.
C’est lui qui, par projet, élabore un plan de prévention qui, outre la pose des canalisations et la mise à disposition de l’eau d’extinction, consigne les voies d’accès pour l’équipe d’intervention, l’évacuation des habitants ou des travailleurs éventuels, la nature des produits de combustion et les répercussions sur l’environnement, etc.
VI.4. RACCORDEMENT
On utilisait autrefois des canalisations humides ou sèches. Ces dernières ne sont plus que rarement utilisées parce qu’en cas d’incendie, elles apportent des problèmes supplémentaires :
remplissage lent, accumulation d’air, formation de fuites par assèchement des matériaux d’étanchéité. Elles étaient en réalité destinées à faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers et faisaient, le cas échéant, office d’allonge entre la pompe et le tuyau.
Les conduites d’eau potable étant aujourd’hui pourvues d’un demi-raccord symétrique, la canalisation d’incendie humide remplit une fonction similaire en cas d’insuffisance d’eau ou de pression, sans entraîner les inconvénients susmentionnés.
Les canalisations d’incendie humides sont sous pression en permanence, de sorte que, dès qu’une bouche d’incendie est ouverte à n’importe quel endroit, l’eau d’extinction est disponible. Ces canalisations sont alimentées par le réseau de distribution d’eau sur lequel on peut, le cas échéant, placer un groupe d’augmentation de pression. Si un réservoir d’eau est installé, le corps des sapeurs-pompiers demande toujours de placer un tuyau d’aspiration avec clapet de pied afin de ne pas perdre un temps précieux lors d’un incendie pour l’arrosage de l’installation.
Le raccordement au réseau de distribution d’eau peut s’effectuer au moyen d’un passage direct; dans ce cas, on paie le tarif de mise à disposition. Il peut aussi se faire au moyen d’un compteur d’eau du type WOLTMANN, tel le compteur Kennedy, qui limite au maximum la perte de pression. La vanne d’arrêt générale est toujours scellée en position ouverte. Pour le contrôle : un manomètre précédé d’un robinet à trois voies.
Vous trouverez sous le numéro 17 du schéma de raccordement type d’une conduite usager avec dérivation et d’une canalisation d’incendie, la bouche de pulsion avec demi-raccord symétrique, c’est-à-dire la partie de la canalisation sur laquelle les sapeurs-pompiers peuvent raccorder leur camion-citerne ou une alimentation supplémentaire en eau.
A noter
- Il s’agit ici d’une canalisation humide : la conduite de refoulement est donc toujours remplie d’eau.
En hiver, cette eau risque de geler, avec pour corollaire une rupture de la canalisation.
Il est donc recommandé de placer en complément au schéma un clapet antiretour avec robinet de vidange dans un endroit du bâtiment protégé du gel.
- Il est parfois important de mélanger l’eau d’extinction avec un catalyseur pour susciter ou éviter certaines réactions. Dans ce cas, on introduit un liquide étranger dans la canalisation et on se réfère, pour le montage, aux normes des installations de dosage, comme stipulé dans le chapitre sur le traitement de l’eau.
LÉGENDE
1 – Raccord en T
2 – Robinet vanne (ouvert)
() = fermé et scellé: avec la dérivation (facultative), l’alimentation reste assurée lors d’une intervention au compteur d’eau, au limiteur de débit et/ou au clapet de retenue de la conduite usager. 3 – Allonge 4 – Indicateur de vitesse (cf. NBN 713-010, art. 6.5.4.4.3) 5 – Clapet de retenue 6 – Coude 7 – Raccord de réduction (éventuellement) () = DN 80/50 uniquement à placer en cas de canalisation d’incendie et de conduite usager DN50
(**) = à ne pas placer en cas de canalisation d’incendie DN50
8 – Bride – tubulure à bride
9 – Compteur volumétrique
10 – Limiteur mécanique de débit (éventuellement)
15 – Robinet vanne principal (minimum DN80, normalement au niveau du raccordement)
16 – Robinets vannes (facultatifs) pour la protection de l’approvisionnement lors d’intervention au réseau de distribution
17 – Bouche de pulsion avec demi-raccord symétrique DN70 –
V.I.V. 8200 (facultatif)
18 – Réservoir d’eau (raccordé selon art. 38 des prescriptions techni-ques)
19 – Pompe
REMARQUE :
a) La canalisation d’incendie et la conduite usager doivent être distinctes.
b) La conduite usager est pourvue d’un embout scellé avec robinet de purge 1/2”. Cet embout scellé peut être enlevé par l’installateur/ abonné après approbation de l’installation intérieure par la compagnie des eaux.
VI.5. POSE DES CANALISATIONS
Dans les immeubles à étages, la colonne doit présenter un Ø de 70 mm minimum. L’hydrant le plus éloigné doit au moins fournir 500 l/minute à une pression minimum de 2,5 bars.
L’installation doit en outre pouvoir fournir un débit minimum d’eau de 30 m3/heure pendant 2 heures.
SOURCE: SICLI – BRUXELLES SOURCE: PONT-A-MOUSSON (FRANCE)
VI.6. PRISES D’EAU
VI.6.1. BOUCHE SOUTERRAINE
Aux endroits où l’installation de bornes d’incendie perturbe ou entrave le trafic ou toute autre situation donnée, on opte pour l’hydrant souterrain. Les sapeurs-pompiers en ont besoin pour obtenir de l’eau. Une colonne pourvue d’un ou de plusieurs raccords est dans ce cas fixée à la bouche.
La présence de ce type d’hydrant est signalée par un petit panneau rectangulaire blanc, bordé de rouge, portant l’inscription H en noir.
VI.6.2. BOUCHE EN SURFACE
Se place davantage sur les grands terrains, dans les rues piétonnes et à tous les endroits où ce type d’installation ne constitue pas un obstacle majeur au trafi c, etc. mais où une bonne visibilité prime.
A l’instar de la bouche souterraine, ce type d’installation est toujours sous pression et est fabriqué en fonte. La partie inférieure comporte un robinet de commande et la borne comprend en outre 1 à 3 bouches. Celles-ci sont normalement obturées par un bouchon de sécurité pour éviter toute utilisation abusive.
A noter, la présence de la soupape avec dispositif d’évacuation. Lorsque la bouche d’incendie est fermée, la soupape débite automatiquement via l’orifi ce de purge qui s’ouvre si la pression chute en dessous de 0,3 bar.
VI.6.2. BOUCHE EN SURFACE
La durée de déversement ne peut excéder 10 minutes. Le système est pourvu d’une prise d’air qui se ferme automatiquement lorsque l’hydrant est mis sous pression.
A l’heure actuelle, on opte de plus en plus pour l’hydrant de type basculant.
En cas d’incident ou de collision, la partie supérieure se rompt mais la vanne reste sur le socle.
VI.6.3. HYDRANT MURAL
Ces prises d’eau présentent toujours un Ø de 38 mm et un raccord conçu pour un tuyau de 45 mm.
Elles sont toujours à une pression normale de service de 10 bars.
Pour ouvrir ce type d’hydrant, il faut tourner la vanne trois fois maximum; au 2ème tour, 90 % du débit maximum doit être déjà disponible. En position fermée, la vanne est scellée pour éviter que la prise d’eau soit utilisée à d’autres fins. Il s’agit dans ce cas d’une canalisation d’incendie humide, d’un installation sans compteur à eau et à tarif de mise à disposition.
On trouve couramment dans la documentation et les textes l’abréviation DSP. Elle signifie Demiraccord Symétrique Perskoppelstuk. Il s’agit d’un système français largement répandu depuis 1985.
Dans la gamme DSP, on distingue deux modèles :
- DSP-AE pour les orifices de refoulement de 45 et 70 mm de Ø,
- DSP-AR pour les orifices de refoulement de 110 mm de Ø.
Au sommaire
CHAPITRE VI: CANALISATIONS D’INCENDIE
VI.1. INTRODUCTION
VI.2. TYPES D’INCENDIE ET AGENTS EXTINCTEURS
VI.3. RÔLE DES SAPEURS-POMPIERS
VI.4. RACCORDEMENT
VI.5. POSE DES CANALISATIONS
VI.6. PRISES D’EAU
VI.6.1. Bouche souterraine
VI.6.2. Bouche en surface
VI.6.3. Hydrant mural
VI.6.4. Dévidoirs muraux
CHAPITRE VII: INSTALLATIONS SPRINKLERS
VII.1. INTRODUCTION
VII.2. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
VII.3. BUT D’UNE INSTALLATION SPRINKLER
VII.4. TYPES D’INSTALLATIONS
VII.4.1. Installations sprinklers humides
VII.4.2. Installations sprinklers sèches
VII.4.3. Systèmes « pré-action »
VII.4.4. Systèmes « déluge »
VII.5. TYPES DE SPRINKLERS
VII.6. RECOMMANDATIONS
VII.7. BIBLIOGRAPHIE